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L'église Saint-Rémi de Mourioux classée monument historique


C'était un Prieuré-Cure dépendant de l'Archiprêtré de Bénévent, placé sous le vocable de Saint-Rémi.
Sa construction, sur gros appareil en murs romans, remonte au XIè siècle (il est fait mention de « l'Ecclésia ou Sancti Rémigü de Morigilo » sans le cartulaire de Bénévent en 1080).
 
L'église fut, au XIIIè siècle, et parce que c'était le goût du jour, surcroisée d'ogives (voûte en arcs brisés). Les créateurs des grandes cathédrales faisaient école...
Mais ce que l'on oublie, c'est que les murs, si épais soient-ils, n'étaient conçus à l'origine, que pour recevoir une voûte de plein cintre à charge parfaitement verticale. Or les ogives donnèrent une poussée latéro-horizontale qui provoqua, à la longue, l'écartement des murset, les contreforts ne pouvant tenir lieu d'arcs-boutants, la voûte se fissura et se trouva toute de guingois.
Par bonheur, l'édifice fut sauvé de la ruine au siècle dernier par l'installation de tirants métalliques, fort peu esthétiques que l'on voit en travers de la voûte.
 
La partie Nord extérieure, la toiture et l'intérieur ont été restaurés il y a une vingtaine d'années, mais il est regrettable que les joints aient été faits au mortier de ciment, au lieu de l'être au mortier de chaux et de plâtre, comme jadis. Cette erreur vient d'être réparée, lors de la réfection des parties extérieures Sud et Ouest, en 1982.
Le Clocher-Porche date du XIVè siècle et a dû remplacer le Clocher-Mur primitif.
 
Il faut rappeler que Mourioux, enclave poitevine, était un important village frontière - 960 communiants au XIIIè siècle - situé aux confins de trois provinces : Marche - Poitou - Limousin, ce qui entraînait de nombreux risques. C'est pourquoi l'église fut fortifiée au XIVè siècle, et on peut voir encore au chevet une ouverture rectangulaire donnant accès au chemin de ronde.

Texte : Yves CABON, curé de Mourioux
 

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Groupe sculpté : Vierge de pitié


XVIIe siècle
bois taillé, peint, polychrome, doré
hauteur = 145 cm ; largeur = 173 cm
classé au titre des monuments historiques en 1904
Œuvre restaurée en 2012 par l’Atelier Delphine Bienvenut et Sébastien Brunner (Indre-et-Loire)

Le thème de la Vierge de pitié est apparu au début du XIVe siècle et s’est développé à la fin du Moyen Age, notamment grâce aux nombreuses confréries de Notre-Dame de Pitié qui ornaient leur chapelle de cette représentation. Marie reçoit sur ses genoux son Fils, mort, descendu de la croix. Ce type iconographique met l’accent sur la douleur de la Mère, seule, après la Passion.

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Peinture murale : La Présentation au Temple

XVIIe siècle
enduit peint ; bois taillé, peint
hauteur = 176 cm ; largeur = 142 cm
inscrit au titre des monuments historiques en 1979
Œuvre restaurée en 2012 par l’Atelier Vladimir œuvres d’art (Corrèze)

Cette peinture murale, datée du XVIIe siècle, représente La Présentation au Temple. Elle a été dégagée dans les années 1960-1970. Elle est le seul vestige conservé des peintures murales qui décoraient l'église de Mourioux. Elle est aujourd'hui munie d'un cadre pour imiter un tableau.
Le thème de la Présentation au Temple évoque la tradition juive selon laquelle tout premier-né doit être racheté à sa naissance et sa mère purifiée. Afin de se conformer à la Loi, la famille doit présenter l’enfant au Temple pour offrir un sacrifice.
Comme le décrit la peinture de Mourioux, les parents de Jésus le présentent donc au temple et offrent en sacrifice un couple de tourterelles, offrande imposée aux pauvres gens pour la purification de la mère.
Ils rencontrent le vieillard Siméon qui prophétise, ainsi que la prophétesse Anne.
La Présentation au temple, fêtée dans le calendrier liturgique le 2 février, est une célébration de la lumière. Elle est commémorée par la fête de la Chandeleur, au cours de laquelle des cierges sont bénis et portés en procession.

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Statue : Christ en croix


XIIe - XIIIe siècle (?)
bois taillé, peint, polychrome
hauteur = 99,5 cm ; largeur = 108 cm
inscrit au titre des monuments historiques en 1979

Ce Christ en croix de style roman semble dater du XIIe ou XIIIe siècle. La croix est plus tardive, et a été munie anciennement d'un manche de procession.

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Groupe sculpté : saint Roch de Montpellier


XVIIIe siècle
bois taillé, peint, polychrome, doré
hauteur = 87,5 cm ; largeur = 27 cm
inscrit au titre des monuments historiques en 2016
Œuvre restaurée en 2015 par l’Atelier Delphine Bienvenut (Indre-et-Loire)

Le saint, debout, est vêtu d'une tunique jaune et d'une pèlerine rouge. Il est coiffé d'un chapeau noir. Il porte une panetière. Son bourdon de pèlerin, attribut placé dans sa main gauche, a disparu. De sa main droite , il remonte sa tunique pour montrer sur sa cuisse un bubon de peste. A ses pieds est couché un chien qui tient dans sa main gauche un pain. A l'origine, la statue était installée sur une console sur le mur oriental de l'église.
Fêté le 16 août, saint Roch (1350-1380) est natif de Montpellier où son père était marchand. Souhaitant partir en pèlerinage à Rome, il distribue ses biens aux pauvres avant son départ. Sur le chemin du retour, atteint de la peste, il se réfugie dans une forêt où le chien d’un seigneur vient chaque jour le nourrir d’un pain dérobé à la table de son maître et où un ange vient le soigner.
A partir de cette légende, les artistes le représentèrent accompagné d’un ange et d’un chien tenant un pain dans sa gueule. A Mourioux, l’ange a disparu, mais devait à l’origine exister, comme le supposait la partie lacunaire de la base du côté droit, aujourd’hui restituée ; l’ange devait se trouver à cet endroit.
Le culte de saint Roch s’est surtout répandu à partir du XVe siècle.
Invoqué contre la peste, il est le patron des pestiférés.

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Statue : saint Rémi de Reims


XVIe siècle
bois taillé, peint, polychrome, doré
hauteur = 117 cm ; largeur = 42 cm
inscrit au titre des monuments historiques en 2016

Le saint, debout, est vêtu des attributs sacerdotaux et épiscopaux : mitre orfévrée, gants, manipule, chasuble rouge à grands plis en « V » recouvrant un surplis bleu et une aube blanche. La crosse, attribut placé dans sa main gauche, a disparu. Il tient dans sa main droite une colombe dont il reçoit l'ampoule d'huile sainte.
A l'origine, la statue était installée sur une console sur le mur oriental de l'église. La statue est dédiée au saint patron de l'église. Elle date du début du XVIe siècle. Actuellement, on ne connaît pas d'autres statues du saint pour la même époque conservées dans des églises en Creuse et en Limousin.
Fêté le 15 janvier, saint Rémi de Reims (vers 436 – 533) était surnommé « l’apôtre des Francs ». Issu de l’aristocratie gallo-romaine de la région de Laon, il devint évêque de Reims en 459. Il était le plus influent des évêques gaulois. Conseiller de la reine Clotilde, il baptisa en 496 Clovis, roi des Francs. Sa vie, Vita Sancti Remigii, a été écrite par Hincmar, archevêque de Reims au IXe siècle. Il y rapporte son miracle le plus célèbre : le miracle de la Sainte Ampoule. La colombe du Saint-Esprit lui apparut pour lui remettre une ampoule d’huile sainte, afin de baptiser le roi des Francs Clovis, nouvellement converti. Ampoule miraculeuse, elle contenait une huile qui ne s’épuisait jamais. C’est pourquoi, sur la statue de Mourioux, le sculpteur a représenté ces deux attributs : la colombe et l’ampoule. Le culte de saint Rémi était étroitement lié à celui de la monarchie capétienne, qui avait pour sanctuaires privilégiés la cathédrale de Reims, lieu du sacre, et la basilique de Saint-Denis, nécropole royale.
 

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Bas-relief : Le Christ au jardin des oliviers

XVIIe siècle
bois taillé, peint, polychrome, doré
hauteur = 80 cm ; largeur = 57,5 cm

Ce bas-relief du XVIIe siècle représente le Christ au jardin des oliviers. Il faisait partie d’un maître-autel aujourd’hui disparu. Ce fragment correspondait à un panneau latéral d’un tabernacle.
Le Christ au jardin des oliviers est un épisode de la vie de Jésus avant sa Passion. Après la Cène, le Christ se rend au pied du mont des Oliviers, dans le jardin de Gethsémani, pour prier. Il est alors saisi de doutes et d’angoisses. Un ange lui apparaît pour le réconforter et lui donner la force d’accomplir son destin.

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Statue : saint Jean-Baptiste


XIXe siècle
bois taillé, peint, polychrome
hauteur = 120 cm ; largeur = 53 cm

Le saint, debout, est revêtu de la mélote. Il tient dans sa main gauche une croix de roseau à longue hampe et lève son index droit. A ses pieds est couché un agneau. A l'origine, la statue était installée sur une console sur le mur oriental de l'église.
Fêté le 24 juin (naissance) et le 29 août (martyre), saint Jean-Baptiste est le fils du prêtre Zacharie et d’Elisabeth, ainsi que le cousin de Jésus. Il est considéré comme le précurseur du Christ car il a annoncé la venue du Messie. Il est le dernier prophète à annoncer sa venue. Saint du désert et prédicateur du Ier siècle, il vivait en ascète et baptisait dans les eaux du Jourdain. Il baptisa Jésus et le reconnut comme Messie avec la descente de la colombe de l’Esprit Saint.
La statue de Mourioux le présente en anachorète puisqu’il est simplement vêtu d’une peau de brebis, la mélote. Son bras droit avec l’index levé rappelle son activité de prédicateur. Il est accompagné d’un agneau préfigurant le sacrifice du Christ (« Voici l’Agneau de Dieu »).
Il est le patron de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Il est le seul saint dont on célèbre la nativité comme le Christ et la Vierge.

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L'église de Vieilleville